La qualité des services publics est préférée à la réduction des impôts. Voilà ce qui ressort de l’enquête menée sur le point de vue que portent les français à l’endroit des prestations de l’administration. Le grand nombre redoutait en fait qu’une baisse d’impôts ait pour effet d’impacter ces dernières. Les détails à suivre. On pouvait se demander si le fait de parler d’impôts n’était pas un sujet de révulsion pour les Français. Une réponse affirmative est à relativiser si l’on se fie aux résultats du baromètre de l’institut Paul Delouvrier qui a fait l’objet d’une publication lundi et intitulé « Les services publics vus par les Français et les usagers. »
Le sondage faisait choisir aux 2 500 personnes questionnées entre, « améliorer les prestations fournies par les services publics quitte à augmenter le niveau des impôts et des prélèvements » ou « diminuer le niveau des impôts et des prélèvements quitte à réduire les prestations fournies par les services publics. ». L’option qui est préférable pour un plus grand nombre reste la première car 50% des personnes interrogées vont dans ce sens alors que la deuxième option attire un pourcentage de contribuables qui y est inférieur avec 46%. Pour rappel, c’était déjà la tendance au cours des quatre dernières années s’il en était totalement différent auparavant si l’on ne cite que les chiffres de 2013. En effet, à cette époque, cette optimisation des services publics pouvant entraîner une hausse de la pression fiscale n’était validée que par 31% des Français. 63% étaient plutôt en faveur d’une réduction fiscale bien que cela puisse en principe amoindrir les prestations des services en question.
D’après les auteurs du baromètre, même si on ne peut que confirmer la divergence des positions des partisans de gauche et de droite sur le sujet, on peut tout de même noter une opposition moins virulente par rapport à ce qu’elle était avant. Cela vient notamment du fait que ceux qui sont de la Droite ne sont plus aussi disposés comme ils l’avaient été à montrer leur préférence pour une diminution des impôts.
Il faut cependant rapporter qu’une troisième option est apparue comme une alternative au dilemme que pouvait représenter ces deux premiers choix et qu’elle a eu du succès auprès de 8 personnes sur 10. Ainsi, ces personnes interrogées soutiennent que l’amélioration de la qualité des prestations des services publics n'implique pas nécessairement une augmentation d’impôts. L’existence d’une marge suffisante pour opérer cette optimisation est la raison avancée. Le professionnalisme et l’efficacité des services publics français ne sont en fait reconnus que par 51% des individus ayant participé au sondage.
Le Conseil des prélèvements (CPO), organisme rattaché à la Cour des Comptes, qui a publié le baromètre nous aura permis de savoir que le niveau d’imposition en France est considéré par 75% de la population comme étant trop important. Uniquement 4% pensaient le contraire.
Du point de vue individuel, le caractère trop élevé de l’impôt n’est pas aussi ressenti puisque le pourcentage de gens qui estiment payer trop d’impôts correspond à 62% alors que 34% reconnaissent un niveau d’imposition acceptable. Ce sont les contribuables caractérisés par la disposition de faibles revenus, en dessous de 2 000 euros net par mois pour l’ensemble du foyer, qui ressentiraient moins la lourdeur du montant de leurs impôts. C’est ce que révèle en tout cas l’étude, qui permet d’avancer en outre la réalité d’un consentement à l’impôt qui est assez élevé.
Cela se justifie en effet par la considération du paiement de l’impôt comme un acte citoyen pour 8 Français sur 10. L’explication réside dans le fait que cela est vu comme un moyen de participer à la vie du pays grâce au financement des services publics et aides sociales. On en déduit qu’il n’y a dans le fond pas réellement d’austérité au paiement des impôts du côté de la population. Ce qu’on ne peut cependant pas contredire au vu des précisions apportées par le baromètre CPO c’est que 69% de celle-ci ressent une insatisfaction à l’endroit du système fiscal en général. Plus précisément, 54% d’entre eux dénoncent son caractère inéquitable et 49% le voient comme demandant au-delà du nécessaire.
Le service de la fiscalité est parmi les différents services publics celui qui fait l’objet d’une certaine appréciation de la part des usagers. Le baromètre de l’institut Paul Delouvrier rend compte de cela en communiquant un taux de satisfaction de 82%. Ce qui représente le taux le plus élevé par rapport aux autres services dont la moyenne n’est que de 71%. Le site impots.gouv.fr satisfait en l’occurrence 94% des particuliers et en ce qui les concerne, les échanges avec les agents de l’administration fiscale satisfont 89% de personnes.
Les améliorations attendues ont trait alors prioritairement à la simplification des démarches puisque 59% de ceux qui ont participé au sondage l’ont revendiqué. Plus précisément, le raccourcissement des délais de réponse et de traitement des dossiers est mis en avant par 57% d’entre eux. Même pourcentage pour ceux qui espèrent des réponses plus simples. En tout cas, le caractère courtois et aimable des agents ainsi que le fait qu’ils fournissent des réponses claires et leur compréhension des besoins ont été reconnus et appréciés par les personnes interrogées.