Une étude réalisée par Harris Interactive pour le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) montre que près de sept personnes sur 10 (69%) sont insatisfaites du système fiscal français actuel.
Les Français sont très pointilleux sur les impôts, mais pas au point de rejeter tous les principes. C'est la conclusion d'une vaste étude publiée mercredi par Harris Interactive, une agence rattachée à la Cour des comptes, lle Conseil des prélèvements obligatoires (CPO). Le premier "baromètre fiscal obligatoire" destiné à être répété régulièrement montre à quel point les Français sont las des impôts.
La grande majorité des répondants (75%) pensent que les impôts sont trop élevés et 62% pensent qu'ils paient trop, en particulier ceux qui ont les revenus les plus élevés.
Même s'il est nécessaire de nuancer ces résultats, a souligné le Conseil des prélèvements obligatoires. « Il convient de noter que cette évaluation globale peut être biaisée, car les questions soulevées n'incluent pas le lien entre la fiscalité obligatoire et les dépenses publiques qu'elle finance", écrit le CPO dans une note.
En conséquence, près de 7 Français sur 10 (69%) se disent insatisfaits du système fiscal actuel de la France, principalement parce qu'il est jugé "pas assez équitable" (54%).
Notamment pour la classe moyenne, et dans une moindre mesure, pour la classe de masse. En effet, 66% des personnes interrogées estiment que les ménages moyens paient trop d'impôts, tout comme 48% des ménages les plus modestes, contre seulement 21% des plus riches. Plus d'un Français sur deux (55%) pense que la redistribution des richesses est insuffisante.
Autre point de critique, l'utilisation des fonds publics. Près des deux tiers des répondants (65 %) en étaient insatisfaits. À ce stade, ils ne font plus confiance aux institutions les plus locales (municipalités et ministères) qu'aux plus éloignées (nationales et européennes).
En dépit de tous ces points de tension, la grande majorité des Français accepte encore globalement les impôts. Près de 8 sur 10 (79%) considèrent le paiement des impôts comme un "acte de citoyenneté", notamment parce qu'il contribue à la vie du pays en finançant les services publics et l'aide sociale. « Ce nombre élevé reflète la force des citoyens fiscaux et le large soutien aux principes fiscaux.
Cela a été renforcé récemment par des réformes fiscales qui ont eu pour effet de simplifier les paiements d'impôts, comme l'introduction de retenues à la source de l'impôt sur le revenu », a noté CPO, 77 % des répondants pensent que la réforme est vraiment bonne.
Pour finir, l'étude propose l'hypothèse qu'une "taxe coronavirus" serait imposée pour rembourser les dettes contractées au titre des aides versées pendant la crise sanitaire, une option rejetée par le gouvernement. Les résultats sont dans la lignée des résultats précédents : près des trois quarts des Français (73%) s'opposent à une hausse des impôts pour rembourser cette "dette Covid".
Un sondage en ligne a été réalisé du 3 au 9 septembre 2021 par Harris Interactive. Un échantillon de 1013 personnes représentant la population française âgée de 18 ans et plus, divisée en 2 sous-échantillons de taille égale. Pour chacun des deux sous-échantillons, des méthodes de quotas et des ajustements les variables ci-après ont été appliqués : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et taille de la ville du répondant.
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